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3 livres à découvrir sur les conditions de vie des femmes


Il arrive parfois que nous soyons tellement enfermées dans nos privilèges et notre quotidien qu’en tant que femmes, nous pouvons ne pas nous sentir concernées par les expériences difficiles vécues par d'autres, voire même être très critiques face à leurs combats. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, j'ai entendu tellement d’histoires vécues par des femmes partout dans le monde que j’ai décidé de m’intéresser de plus près à la condition féminine au-delà de ma personne et de mon entourage.

À défaut de pouvoir voyager pour rencontrer diverses femmes et comprendre leurs réalités, j’ai choisi de lire des œuvres qui en parlent et de les partager ici, au fur et à mesure, dans l’espoir de susciter en vous le même intérêt.


“Les impatientes” de Djaïli Amadou Amal


S’il y a une phrase qui revient fréquemment dans ce livre, c’est bien celle-ci :« Patience, mes filles ! Munyal ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie. »Pleine de sens, c’est le conseil donné à toutes les jeunes femmes de cette communauté à l’aube de leur mariage, et Hindou, Ramla et Safira n’y échappent pas.

Ce livre retrace le parcours de ces trois femmes vivant dans le nord du Cameroun, au sein de riches familles peules, où la culture impose la patience comme réponse à toutes les épreuves. Hindou est une jeune adolescente, mariée contre son gré à son cousin violent, drogué et alcoolique. Ramla, une jeune fille brillante, a dû abandonner ses études pour être mariée de force à un riche homme polygame, qui se trouve être déjà le mari de Safira. Quant à Safira, elle fait de sa rivalité avec sa co-épouse une véritable obsession.

Condamnées au silence, ces femmes jonglent au quotidien avec le mariage forcé, les rivalités polygames et les violences conjugales, n’ayant pour seules armes que la patience et la soumission. Au fil des pages, à travers les différents personnages féminins, on découvre les réalités écœurantes qu’elles sont amenées à affronter dans un environnement qui ne leur offre aucune échappatoire.

Touchée par la situation de sa fille, la mère de Hindou l’interpelle en ces mots poignants qui résument parfaitement leurs conditions de vie :« Il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont brefs, les moments d’insouciance. Nous n’avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. C’est ce que j’ai fait, moi, durant toutes ces années. J’ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs.»

À travers ce livre, simple à lire et émouvant, l’auteure nous dépeint non seulement la vie de ces trois femmes, mais également celle de nombreuses autres femmes, déshumanisées dans leur mariage, résignées face à leur sort, et finissant déprimées, seules, mourant à petit feu.


“Celles qui attendent” de Fatou Diome



J’ai pris énormément de plaisir à lire ce livre, car il aborde la vie de nombreuses femmes africaines, rarement évoquée. On entend souvent parler de l’immigration clandestine, de ces migrants africains qui risquent leur vie pour une supposée meilleure existence en Occident. Mais rarement, voire jamais, on ne parle de leurs proches, ceux qui les regardent partir avec l’espoir de les revoir un jour.

Fatou Diome, l’auteure de ce livre, choisit de mettre en lumière ce que vivent ces personnes, notamment les mères et les épouses de migrants. Elles voient dans le départ de leurs fils ou de leurs maris un espoir, « une piste de bonheur », mais se retrouvent condamnées à une attente sans fin.

Face aux difficultés financières qui frappent les habitants de cette petite île sénégalaise, deux mères, Bougna et Arame, sont les piliers de leur famille, contraintes de combler les manquements du père. Car, « dans certains endroits du globe, là où les hommes ont renoncé à la chasse et gagnent à peine leur vie, la gamelle des petits est souvent remplie de sacrifices maternels ».

Pour tenter de s’en sortir, elles mettent tout en œuvre pour aider leurs fils à émigrer clandestinement en Europe. Et, puisqu’il est utile d’avoir des belles-filles pour les aider, elles persuadent leurs fils de se marier. 

Considérant la demande en mariage d’un émigrant comme une bénédiction, Coumba et Daba acceptent de lier leur vie à ces deux aventuriers, espérant leur retour pour bientôt. Mais ce retour se fait attendre, les mois passent, les années s’enchaînent, et les appels se font de plus en plus rares. 

On s’accroche alors aux souvenirs pour ne pas les oublier, en espérant qu’eux aussi se souviennent de nous. Mais, « La vie n’attend pas les absents : les amours varient, les secrets de famille émergent, les petites et grandes trahisons alimentent la chronique sociale et déterminent la nature des retrouvailles. Le visage qu’on retrouve n’est pas forcément celui qu’on attendait… »

À chaque page, on ressent de la compassion pour chacune de ces femmes et parfois de la colère, notamment envers les épouses, en se demandant pourquoi elles restent. Mais l’auteure nous rappelle l’environnement dans lequel elles ont été éduquées : un monde où la femme est valorisée pour sa capacité à endurer tout ce qui lui arrive.


“La tresse” de Laetitia Colombani



Ce livre est un « trois en un ». Il raconte l’histoire de trois femmes, Smita, Giulia et Sarah, vivant respectivement en Inde, en Sicile et au Canada.

Confrontées chacune à des injustices dans leur quotidien, Smita, Giulia et Sarah refusent de se plier au sort qui leur est réservé et décident de se battre.

Smita est une dalit, une intouchable, « une espèce à part, jugée trop impure pour se mêler aux autres », rejetée par la société indienne. Elle rêve de voir sa fille aller à l’école, une chance qu’elle n’a jamais eue, pour lui offrir une échappatoire à leur condition misérable. Espérant une vie meilleure pour elle et sa fille, elle prend la décision courageuse de fuir, malgré le chemin ardu qui les attend.

Giulia, elle, travaille dans l’atelier de son père, partageant avec lui la passion du cheveu. Lorsque son père est victime d’un accident, elle se sent investie de la mission de sauver l’atelier de la ruine. À seulement 20 ans, elle décide de développer les activités de l’atelier à l’international, une ambition que la plupart de ses proches considèrent comme de la folie. Mais, obstinée à l’idée d’honorer son père et de préserver son héritage, rien ne peut l’arrêter.

Enfin, Sarah Cohen, avocate réputée et récemment promue associée dans un grand cabinet, apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein. Elle, la Sarah forte et acharnée au travail, voit son corps l’abandonner peu à peu au fil des chimiothérapies. Entre solitude et perte d’estime de soi, Sarah va devoir trouver en elle la force de réapprendre à vivre.

Ce livre, au-delà de mettre en lumière la vie difficile des femmes dalits, montre sous différents angles, entre modernité et tradition, que les femmes doivent sans cesse relever le même défi : être là où on ne les attend pas.



Chacun de ces livres ouvre les yeux sur la condition de nombreuses femmes dans différentes parties du monde et révèle l’urgence des combats qu’elles mènent. Ils nous invitent à réfléchir sur la vie des femmes qui nous entourent, à poser un regard bienveillant sur elles et à participer au changement nécessaire de notre société.

Personnellement, ces livres m'ont beaucoup appris et m’ont incité à agir, à mon échelle, pour améliorer la situation des femmes. Je vous encourage à les découvrir et à les partager autour de vous.

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